Le rapport « Renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur internet » remis en septembre 2018 au Premier Ministre par Karim Amellal (auteur et enseignant), Laetitia Avia (députée LRM de Paris) et le Dr Gil Taieb (Vice-Président du Conseil représentatif des institutions juives de France) nous fournit des éléments essentiels pour éclairer les raisons d’être d’un tel projet.
Internet, notamment les réseaux sociaux, est un lieu l’on est particulièrement exposés à des discours ou propos haineux : pour 58% des Français, Internet est le principal foyer des discours de haine, soit bien plus que l’entourage ou les médias traditionnels, et respectivement 70% et 78% d’entre eux se disent confrontés à des propos haineux sur Facebook et sur Twitter (sondage réalisé en mai 2016 pour Google France par l’institut CSA)
Ces démonstrations de haine en ligne, qu’elles soient le fruit d’un courant idéologique profond et ancien ou de racisme ordinaire irréfléchi, « contribuent à forger des représentations, à alimenter les stéréotypes, à servir de véhicule à des propagandes extrémistes qui, en toute impunité, se frayent un chemin jusqu’aux plus jeunes, massivement exposés via les réseaux sociaux à ces contenus virtuels » (page 12).
Et le passage du virtuel au réel est particulièrement bien documenté. Une corrélation existerait bien entre l’exposition aux contenus haineux, complotistes ou extrémistes via notamment les réseaux sociaux, et le basculement vers un processus de violence, voire de radicalisation (voire les travaux de Benjamin Ducol, de Gérald Bronner ou de Catherine Blaya) : en effet, la violence en ligne induit un phénomène d’« habituation » et donc une désensibilisation à celle-ci, débouchant sur une plus forte propension à voire dans la violence un moyen de règlement des conflits.
Couplés aux fausses informations et à l’enfermement algorithmique, les discours de haine en ligne constituent un véritable danger pour notre démocratie : pour lutter contre ces phénomènes, si les responsabilités sont partagées et les moyens d’actions nombreux, nous sommes intimement persuadés que l’éducation et la formation des jeunes sur ces différents phénomènes constituent le levier le plus efficace et durable.
Au-delà de ce travail essentiel sur la représentation de « l’autre » et d’une appropriation juste des contenus circulant sur les réseaux sociaux, accompagner les jeunes exposés à la violence, la délinquance et/ou la radicalisation passe également par le renforcement de capacités (empowerment) de ceux-ci à pouvoir s’exprimer, échanger, débattre : prise de parole, confiance en soi, construire et défendre un point de vue. Ces compétences sont également essentielles en vue d’une véritable insertion sociale, et surtout professionnelle, durable.
L’outil radio est pour cela un excellent outil ludique et apprécié des jeunes pour travailler sur ces softskills (sur la forme), tout en traitant de manière indirecte des questions liées aux discours de haine, au racisme, aux complots, etc.
Objectifs de nos ateliers « FAKE NEWS FACTORY » destinés au 13-25 ans :
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